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ARTICLE NOUVELLE RÉPUBLIQUE

Août 2022

Le 02 août 2022, un article sur la société SMM est paru dans le journal la Nouvelle République. Interviewer par le journaliste Dominique Guinefoleau, Denis Papin revient sur la forme économique de l’entreprise, les différents investissements ainsi que les difficultés de recrutement.

L’article ci-dessous :

A Nueil-les-Aubiers, la SMM se refait une santé de fer

 

Rachetée en janvier 2021 par Denis Papin, la SMM à Nueil-les-Aubiers n’exploite pas tout son potentiel
par manque d’assurance sur ses effectifs.

 

Dire que la SMM fait partie du tissu économique de Nueil-les-Aubiers est un euphémisme. Les 12.500 m2 de bâtiment de cette entreprise de fabrication de mobilier scolaire et de collectivités en métal sont enkystés dans la commune. Cela ne va d’ailleurs pas sans poser quelques problèmes à l’entreprise que Denis Papin a reprise en janvier 2021.

 

 » Simon Michel et moi avons débuté en 1988 chez BRM. Nous nous sommes rencontrés en septembre
2020 et il m’a appris que la reprise de la SMM avait avorté une fois de plus « , se souvient le fondateur
du groupe DPC qui coulait alors les premiers mois d’une retraite que la coutume veut paisible pour tout
autre que lui.  » Je lui ai dit que cela m’intéressait. « 

 

1,4 C’est en millions d’euros la somme investie en 2021 par Denis Papin à la SMM pour un laser tube
(700.000 €), une cintreuse (350.000 €) et un robot de poudrage peinture (350.000 €). À l’époque, la SMM n’est pas reluisante. Plusieurs projets de reprise sans lendemain l’ont fragilisée.  » Elle avait accumulé 3 millions de pertes en 10 ans.  » Denis Papin connaît bien l’entreprise, un des sous-traitants et fournisseurs historiques de DPC et Manutan Collectivités.  » Mon objectif était de la redresser. J’ai commencé par recevoir tout le personnel, nous avons fait du rangement et Jérôme Talbot est arrivé le 1er avril. « 

Le premier salarié de Denis Papin chez DPC devient son adjoint à la SMM. Ils vont consacrer la première
année d’exercice à tout remettre à plat.  » Nous avons investi 1,4 million d’euros dans un laser tube
(700.000 €), une cintreuse (350.000 €) et un robot de poudrage peinture (350.000 €). La Région et l’Agglo2B nous ont bien suivis, nous avons terminé l’année à l’équilibre et augmenté notre chiffre
d’affaires de 20 % pour atteindre 12 millions d’euros. « 

 

Les deux hommes ont surtout consacré beaucoup d’efforts à revoir l’organisation. Il faut dire que les
bâtiments de la SMM sont éclatés sur deux sites séparés par une rue et un troisième situé à un kilomètre à vol d’oiseau qui impose de longs détours par le centre bourg pour enjamber la rivière. Parallèlement, la SMM rachète en juillet 2021 ces bâtiments dont elle était locataire et entame un programme de rénovation (locaux sociaux, administration…).

 

 » Nous ne sommes pas en mesure de produire plus « 

 

Mais le plus gros effort porte sur les méthodes de travail.  » C’est le plus difficile « , affirme Denis Papin.
 » Il faut changer les habitudes.  » Encore maintenant, c’est cette  » ressource humaine  » qui pose le plus
de problèmes à l’entreprise. Ce caillou dans la chaussure de la SMM semble même plus gênant que les
hausses de 237 % du tube métal, de 80 % de l’électricité et 500 % du gaz.  » Pour la première fois depuis
que j’ai repris la SMM, j’ai vécu une baisse de 7 % sur le tube métal au 1er juillet « , s’amuse Denis Papin.
 » Nous avons beaucoup d’opportunités de développement sur de nouveaux marchés « , reprend Jérôme Talbot.  » Par exemple, nous avons une nouvelle gamme de mobilier d’extérieur mais nous la laissons en stand-by faute d’effectifs suffisamment sûrs pour répondre à ce développement. Beaucoup de
marchés que nous pourrions exploiter pour diversifier et valoriser notre production ne le sont pas. « 
 » Nous pourrions développer la sous-traitance pour l’agencement en hôtellerie par exemple mais nous
ne sommes pas en mesure de produire plus « , confirme Denis Papin. En se contenant de répondre à la demande sans prospecter, la SMM ne manque pas de travail.  » Notre carnet de commandes atteint 2,7 millions d’euros. « 

 

 » Nous sommes condamnés à rester là « 

 

200.000 chaises et 50.000 tables, mais aussi quelque pièces pour Heuliez bus (8% du chiffre d’affaires) sortent chaque année de la SMM. Celle-ci a rationalisé ses flux au point que le bâtiment de stockage dont elle est propriétaire zone de Proulin, de l’autre côté de la rivière l’Argent, n’est plus aussi sollicité. Quand l’entreprise avait acheté cette parcelle, le projet d’un pont enjambant la rivière dans le prolongement de son site actuel offrait des perspectives. Mais ce pont ne verra jamais le jour et une extension de la SMM dans la zone résidentielle où elle se situe actuellement est inenvisageable. Dans un monde idéal, Denis Papin ne cache pas qu’il aimerait déplacer son usine sur cette parcelle de 1,5 ha où elle serait moins contrainte. Mais dans la réalité, un tel déménagement représente un coût énorme que même la vente du site actuel (à qui ?) ne justifierait sans doute pas.  » Nous sommes condamnés à rester là « , résume Denis Papin.

 

Un nouveau rapport au travail
 » Nous avons 90 salariés et une trentaine d’intérimaires « , estime Jérôme Talbot.  » Nous pourrions transformer 15 à 20 de ces postes d’intérim en CDI mais les personnes concernées ne le veulent pas. Nous allons au mieux en créer 3 ou 4. Ce n’est pas une question de rémunération puisque nous sommes prêts à les payer plus cher que ce qu’ils touchent en intérim. Je pense que la première raison est cette possibilité qu’ils veulent conserver de changer d’emploi facilement. » Dans un secteur géographique où le taux de chômage plafonne à 5,2 % et dans ces métiers en tension,
le rapport est en faveur des opérateurs plus que de l’entreprise.  » Et puis le rapport au travail a changé. On refuse des CDI que nous proposons pour garder du temps pour soi « , constate Denis Papin qui avoue ne pas comprendre.